J'ai rencontré Solaris dans l'Atlantique Nord. Il m'a appelée, désespéré. J'ai écrit son nom et son message dans le sable. Alors que les vagues s'immensifiaient, j'ai vu son regard dans l'écume. Le ciel ne m'a pas offert la grâce d'un ange, mais le voile de l'esprit de la montagne à qui je tournais le dos. Des pleurs mêlés au bruit des flots, détruisant mon cœur esseulé, m'ouvraient les veines. Il était si loin, si proche à la fois ; son bras me retenait tandis qu'il me sommait de partir. J'ai fui suite à la vue de ses larmes rousses. Saturne s'est détournée pour ne plus souffrir, et les étoiles se sont tues. L'océan est son paradis et son enfer, un lieu où je peux me laisser emporter, sans avoir la force de revenir sur la terre. La tempête effacera ses souvenirs lors du naufrage de son bateau, sur lequel il prie pour me rencontrer à nouveau. Si j'ai dû fuir, c'est parce que l'Atlantique Nord allait m'emporter, me piéger, puis me soulager de mon deuil. Mais j'ai promis aux étoiles que moi et lui, nous retrouverons à d'autres moments, comme lors de la pluie d'astres filants du soir suivant notre rencontre douloureuse et déchirante.

J'ai lâché sa main, protégeant nos souvenirs. À jamais.

L'espace et l'océan Atlantique sont nôtres.